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En Suisse, nous ne faisons pas les choses comme les autres


Article

Entreprise Romande

N° 2714 – 24 mai 2002

Rubrique "Gestion – Conseil"

Article : Gestion d'entreprise : les bonnes manières

Maurice Satineau

______________________

Entreprise romande, le journal édité depuis 1933 par la Fédération des Entreprises Romande (FER Genève)

Permettez-moi de réagir à l'article sur le code suisse de bonne pratique de gouvernement d'entreprise proposé par economiesuisse et qui entrera en vigueur le 1er juillet de cette année.

Par Olivier Terrettaz

Tout d'abord, il est vrai que toutes les sociétés sont conviées à suivre les principes de gouvernement d'entreprise, car ils permettent de mieux répartir les pouvoirs des organes de la société et surtout de clarifier ce que l'on attend de chacun d'eux. Le gouvernement d'entreprise n'est pas juste un but abstrait, mais il doit «vivre» pour servir l'objectif de la société en structurant le plus efficacement les organes.

En Suisse, nous ne faisons pas les choses comme les autres

Malheureusement, en Suisse, nous ne faisons pas les choses comme les autres. Bien évidemment "les principes énoncés dans ce document n'ont […] rien de contraignant".

Ce qui est dommageable c'est que les entreprises ne vont rien changer et surtout ne pas adapter ses structures au regard du gouvernement d'entreprise… car comme chacun le sait, lorsque vous n'êtes pas tenu de faire quelque chose, vous ne le faites pas !

En outre, "il s'agit de recommandations minima" qui ont été formulées dans le code suisse de bonne pratique…

 

Pourquoi la Suisse est-elle si frileuse ?

A-t-elle peur de la concurrence ?

 

En agissant de la sorte, elle se disqualifie alors qu'elle aurait pu faire partie des leader, voire même être à l'avant-garde.

Pourtant, il aurait été simple de demandé aux sociétés suisses d'appliquer un principe que les Anglo-Saxons nomme "comply or explain", principe qui revêt un caractère obligatoire, mais laisse aux sociétés une marge de liberté et de flexibilité leur permettant, lorsque cela est fondé, de trouver des solutions individuelles. Il suffit que l'entreprise le justifie lorsqu'elle s'écarte du code.

Enfin, dans votre article, vous rapporter que "le code suisse doit donner aux investisseurs […] une idée de ce qui est fait et des améliorations visées". Permettez-moi de vous dire que par l'entrée en vigueur de ce code, les investisseurs risquent fort de se détourner des entreprises suisses. Ils iront vers des entreprises plus transparentes où il leur sera assuré que les organes fonctionnent correctement et que leurs intérêts seront ainsi protégés. Le financement des sociétés suisses est en péril…

 

Les critiques que nous pouvons formuler

sur le code suisse de bonne pratique

ne se limitent pas à ces quelques brefs exemples,

ce d'autant plus qu'ils sont à développer.

Le code comporte également des améliorations

surtout en matière d'information des actionnaires.

 

Afin de bien comprendre les enjeux, le constat est que le "Corporate Governance" (gouvernement d'entreprise) n'est pas un simple effet de mode, comme le VORORT l'a cru en 1998, mais bien une tendance de fond. Cela paraît évident, à la vue de la définition donnée par la Bourse suisse (SWX) dans sa directive sur le gouvernement d'entreprise elle parle d'"ensemble de principes […] visant à assurer – dans l'optique de la protection des actionnaires – l'équilibre […]".

En Suisse, l'économie s'est réveillée très tardivement… mais se réveille. Espérons qu'elle ne se rendorme pas.

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